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LE SUNDGAU


Un peu d'histoire de ce petit pays ...

 La grotte d'Oberlang, non loin de Ferrette, nous fournit la preuve d'une habitation humaine préhistorique, il y a plus de 10 000 ans.

Des peuplades de type méditerranéen, originaires de l'embouchure du Danube, les Celtes, laissent leurs traces à Riedisheim, Habsheim, Sierentz (- 4500 à - 2000 ans).

 La cité du BRITZGYBERG, à Illfurth, véritable cité fortifiée contrôlait les voies d'accès des vallées du Rhône et du Rhin à cet endroit stratégique (âge du fer - 725 à - 50 ans). Au 1 er siècle, avant notre ère, la région est comprise dans un vaste territoire dont le centre est BESANCON et qui appartient à la peuplade celtique des Séquanes.

 

Pour se débarrasser du joug de leurs voisins, les Eduens, les Séquanes font appel à des mercenaires germains. Commandés par ARIOVISTE, ceux-ci s'installent dans le pays. Les Celtes pour s'en débarrasser n'ont pas d'autre recours que de s'adresser aux Romains. Arioviste, battu en 58 avant J.C. par Jules CESAR s'enfuit de l'autre coté du Rhin.

 Les Romains dominant dorénavant notre région, une nouvelle époque s'ouvre pour elle.

Un réseau de routes très dense se met en place aux bords desquelles se groupent les habitations. L'exemple le plus caractéristique est visible à SIERENTZ où a été dégagé un important ensemble de bâtiments commerciaux, artisanaux et militaires, ceints de fossés, qui contrôlait une voie romaine. Station routière à LARGITZEN, "vicus" doublé d'un sanctuaire à FRIESEN, d'autres vestiges romains ont été signalés à BRETTEN, BURNHAUPT-LE-HAUT, BALSCHWILLER ... et tout récemment à ILLFURTH.

D'importantes sections de voies sont aujourd'hui encore visibles.

Après quatre siècles fastes entrecoupés d'invasions germaniques, l'Empire romain s'écroule et c'est en l'an 405 qu'un raz-de-marée de peuplades alamanes déferle. Elles s'installent à demeure sur la rive gauche du Rhin.

                                                                                                                 

La victoire de Clovis, roi des Francs, à TOLBIAC en 496 n'entraîne pas de grands changements. Les Alamans continuent de former le gros de la population de notre région. De nombreux villages se fondent à partir du VIème siècle.

 

En 532 toute l'Alsace est intégrée au Royaume d'Austrasie (partie orientale de l'Empire des Francs). DAGOBERT fonde le Duché d'Alsace et le confie à la famille des ETICHONIDES dont est issue Sainte-Odile. Cette période qui s'étendra jusqu'en 740 est marquée par la conversion des habitants au christianisme, sous l'influence des moines irlandais, Saint COLOMBAN et Saint GALL, de Saint FRIDOLIN l'apôtre des Alanians, Saint ARBOGAST qui est évêque de Strasbourg vers 550. Vers l'an 700, se construisent sur d'anciens lieux de culte païen, les premières églises-mères, BURNIüRCH à Illfurth, HOCHKIRCH à Sierentz, WEISSKIRCH à Leymen, sans doute celle de DANNEMARIE et de GILDWILLER. Elles font toutes partie de l'Evêché de Strasbourg.

Le terme de "SUNDGAU" entre dans l'histoire vers l'an 750 au moment du partage du Duché d'Alsace en deux comtés ou "GAU", le Nordgau limité au sud par le "landgraben" aujourd'hui encore visible au sud de SELESTAT, et celui du sud, le "SUNDGAU" qui occupe l'actuel département du Haut-Rhin, ainsi qu'une partie du Territoire de Belfort et de la Suisse. Il dépend à cette époque de l'Evêché de Bâle.

Après le partage de l'Empire de Charlemagne en 843 profitant des conflits qui opposent ses descendants, Henri ler, roi d'Allemagne, s'empare de la province en 925 brisant ainsi le lien millénaire avec la Gaule. Othon 1 er, fondateur du Saint-Empire Romain Germanique s'approprie le royaume de BOURGOGNE qui s'étendait jusqu'à Bâle, et le Territoire de Belfort. Vers 1032 un de ses successeurs place LOUIS époux de la comtesse de BAR, à la tête de possessions englobant le pays de MONTBELIARD et le sud de l'Alsace.

Son petit-fils Frédéric reçoit en 1125 une grande partie du Sundgau et prend le titre de comte de Ferrette. Il régnera jusqu'en 1160. Son fils Louis (1160-1191) accompagne à la Croisade l'empereur germain Frédéric Barberousse et meurt en Palestine.

Ses descendants Ulrich ler, Ulrich II, Thiebaut, Ulrich III seront souvent en guerre avec leurs voisins de Montbéliard ou de Bourgogne. En l'absence d'héritier mâle, Jeanne fille d'Ulrich III, hérite du comté de Ferrette en 1324. Elle épousera, peu de temps après Albert II de Halsbourg dit "le Sage".

Ce sera après deux siècles, la fin des comtes de Ferrette. Le Sundgau entre dans les possessions autrichiennes.


Les Habsbourg portent déjà dès 1125 le titre de Landgraves de Haute Alsace (comtes provinciaux). Ils y possèdent les baillages de LANDSER et d'ENSISHEIM. Leurs terres d'Alsace et celles du BRISGAU voisines formeront les "PAYS ANTERIEURS D'AUTRICHE", véritable province administrée depuis Ensisheim. Désormais, le pouvoir sera loin, à Inssbrück, puis à Vienne. Sur place un grand bailli où "LANDVOGT" assisté de conseillers choisis parmi les nobles locaux régira les administrateurs des villes. Le Sundgau regroupe alors quatre baillages, LANDSER, THANN, ALTKIRCH, FERRETTE, subdivisés en mairies qui comptent chacune un ou plusieurs villages. Cependant, 135 localités sur les 351 de l'Alsace autrichienne sont administrées directement par leurs seigneurs qui les tiennent en fief des Habsbourg.

 

Pendant plus de trois siècles que durera ce règne, le Sundgau est durement éprouvé : par les épidémies de peste 1313-1349, par le tremblement de terre de 1356 qui depuis Bâle, son épicentre, détruira de nombreux édifices ; par l'invasion des Bâlois 1354 et 1369. A plusieurs reprises 1359 et 1375, des mercenaires désœuvrés par la fin de la guerre de Cent ans, appelés les "Anglais", dévasteront la contrée. C'est pendant cette période que disparaissent bien des villages dont les noms restent fixés sur les plans cadastraux.

 

Après la défaite des Habsbourg à Sempach en Juillet 1386, les Suisses constituent une menace constante et terrible aux portes du Sundgau. En 1409, nouvelle incursion des Bâlois ; en 1439 nouvelle épidémie de peste pendant le Concile qui siège à Bâle.

 

Les Habsbourg font appel à des bandes de mercenaires français, les Armagnacs, appelés aussi les écorcheurs, qui sous le commandement du dauphin, futur roi Louis XI pénètrent dans le Sundgau par la trouée de Belfort et battent les Confédérés à Bâle (St Jacques 1444).

 

En 1466 éclate la guerre des Six Deniers ; la ville libre de Mulhouse se sent menacée et craint d'être annexée par l'Autriche. Les confédérés Bernois et Soleurois pénètrent dans la région pour soutenir leur alliée, la ville de Mulhouse, contre les Habsbourg.

 

En 1469, Sigismond d'Autriche à court d'argent engage ses terres d'Alsace au duc de Bourgogne Charles le TEMERAIRE. Son grand bailli, Pierre de HAGENBACH rend paix et sécurité à ces terres Bourguignonnes sur le Rhin, mais se heurte aux villes et aux nobles.


Lorsqu'en 1474, le duc d'Autriche rachète les terres engagées, Pierre de HAGENBACH est emprisonné, et après un procès sommaire, décapité à BRISACH. Son frère Etienne le vengera en dévastant une partie du Sundgau avec des troupes bourguignonnes.

      

Les habitants de THANN repoussent l'envahisseur après une terrible bataille, livrée sur l'OCHSENFELD. Après la mort tragique de Charles le Téméraire, la Maison de Bourgogne s'affaiblit, et les terres du Sundgau redeviennent autrichiennes.

 

En 1499, une nouvelle guerre met aux prises une fois de plus l'Autriche et les Confédérés Balois (Guerre de SOUABE) et se termine par une paix signée 'à Bâle en Septembre de la même année. Le Sundgau cesse d'être le champ de bataille entre les Habsbourg et les Confédérés. Pour ces derniers, toute la Haute-Alsace devient synonyme de "grenier à blé et de cave à vin".

  

Le Sundgau étant autrichien et les Habsbourg fervents défenseurs du catholicisme, ses habitants ne connaitront pas la Réforme, malgré la proximité de Mulhouse et de Bâle, où le protestantisme est introduit entre 1520 et 1530. Vers 1524 se produisent les premiers soulèvements des paysans (Guerre des RUSTAUDS) contre leurs seigneurs laïques ou ecclésiastiques. Ils tenaient à leurs vieilles coutumes et droits transmis oralement, et refusent l'introduction du droit romain. Echouant devant les villes fortifiées et les Châteaux-Forts, ils dévastent les villages, pillent, incendient couvents, prieurés, églises. L'insurrection se prolongera jusqu'à fin 1525. Cette tragédie est suivie par une période plus faste. Les effets de la "Renaissance" se font sentir jusqu'au Sundgau, marqués par la construction de nombreux édifices et Eglises. Après quelques années de tranquillité, le début du XVIIème siècle est marqué par des procès de sorcellerie à Altkirch, Ensisheim et Thann.

 

En 1618 débute la guerre de Trente Ans, qui oppose l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique, le roi d'Espagne et le duc de Lorraine, aux princes allemands protestants et aux rois du Dannemark, de Suède et de France. Elle ne touche le Sundgau que vers la fin de 1632. Les Suédois d'une brutalité inouïe occupent Ensisheim, Landser, Altkirch et Ferrette et provoquent une révolte paysanne. De nombreux villages du Haut-Sundgau sont abandonnés par leurs habitants qui se réfugient en Suisse et dans les villes calvinistes de Mulhouse et de Bâle. Tout à tour occupé par les armées impériales, les mercenaires suédois, les troupes françaises, le Sundgau vide et abandonné connaît à partir de 1637 la période la plus sombre de cette guerre que l'on peut qualifier de guerre de religion. Par le traité de Westphalie, signé à MUNSTER en 1648 entre l'empereur et la France, les Habsbourg cèdent tous leurs droits et propriétés du Landgraviat de Haute-Alsace à la France. C'est la fin de plus de trois siècles de règne des Habsbourg sur le Sundgau. La région sort exsangue de cette période et nécessite une reconstruction matérielle, morale et administrative profonde.

En décembre 1659, le roi de France accorde à MAZARIN le comté de Ferrette, les seigneuries de Belfort, Delle, Altkirch, Thann et Issenheim pour le remercier de ses bons services.

En 1717, le comté de Ferrette revient par mariage aux GRIMALDI, princes de Monaco qui en portent encore aujourd'hui le titre.

 Le Sundgau se relève difficilement de ses ruines, en raison des guerres qui marquent encore le règne de Louis XIV. En 1674 lors de la "Guerre de HOLLANDE" le Sundgau est une nouvelle fois occupé par les Impériaux que TURENNE chasse au cours de violents combats. Pour mieux protéger la frontière VAUBAN construit la place-forte de Huningue.

C'est au cours de cette période que parmi les "immigrés" qui viennent repeupler le Sundgau dévasté se trouve le premier WIOLAND qui s'installe à TRAUBACH (paroisse citée dès 1302). L'histoire de la famille est liée à celle du village.

Le XVIIIème siècle est une longue période de paix pour le Sundgau. Son agriculture se développe, les habitants mangent à leur faim, la pomme de terre est introduite vers 1720.

En 1790 est créé le département du Haut-Rhin. Altkirch devient Chef-lieu d'un district et Colmar du nouveau diocèse. La population se rallie d'abord à l'ordre naissant, mais les mesures anticléricales et la fuite du Roi créent parmi elle un malaise, puis une franche opposition. Dès l'automne 1789 les familles nobles ont émigré ; leurs biens ont été saisis et la grande majorité des prêtres a refusé de prêter serment.

En 1795 les Autrichiens assiègent Huningue.

En 1798 la ville de Mulhouse opte pour la France et renonce à son alliance avec les cantons suisses.

Le Sundgau connaît sous le Consulat et l'Empire un retour à l'ordre et la mise en place d'une nouvelle autorité. Pour notre région, les districts sont remplacés par les arrondissements d'Altkirch et de Belfort. L'Evêché du Haut-Rhin est intégré au diocèse de Strasbourg.

Après la défaite de Leipzig en 1813, la forteresse de Huningue capitule, le Sundgau est à nouveau envahi et restera occupé jusqu'en 1818.

La restauration est marquée par une forte croissance démographique et nombreux seront les émigrants vers l'Amérique.

En 1847 Altkirch perd son titre de chef-lieu au profit de Mulhouse. La guerre de 1870 rompt cinquante années de paix.

Après l'annexion, de nombreuses familles optent pour la France en 1872, certaines reconstitueront en Afrique du Nord des communautés qui prendront le nom de leur village d'Alsace. Ceux qui restent "subissent" l'occupant. L'entente avec les nouvelles autorités est difficile à s'établir.

Pendant la guerre de 14-18, enrôlés de force dans l'Armée allemande, les Sundgauviens se retrouveront parfois face à des parents combattant dans l'Armée française. L'avance des forces françaises dès août 1914 a établi la ligne de front dans le Sundgau, et les populations de nombreux villages seront évacuées souvent outre Rhin.

Entre 40 et 44, sous la domination nazie, le Sundgau a connu bien des drames, en particulier celui de ses filles, et de ses garçons, incorporés de force dans l'armée allemande, morts sur les champs de bataille ou longtemps prisonniers des Russes (voir TAMBOW p. 82).

  

De nos jours, le Sundgau demeure pour le géographe, une petite région naturelle, un plus ou moins ondulé, limité par le Jura, la plaine d'Alsace et les premières pentes vosgiennes. A l'Ouest, la ligne de partage des eaux coïncide sensiblement avec la limite des langues germaniques et romanes. Le Sundgau traversé par l'Iil  et la Largue reste une région préservée et recherchée pour son calme et la qualité de son cadre de vie.

(André  FINCK extrait de : »WIOLAND quatre siècles d’histoire d’une famille issue de TRAUBACH le Haut Haute Alsace »)

BIBLIOGRAPHIE :

- Les annuaires de la société d'histoire du Sundgau de 1933 à nos jours.

- le Sundgau à travers les âges. Paul Stintzi 1975 - Edit. Alsatia.

- Le guide du Sundgau - Soc. d'Hist. du Sundgau 1989. Edit. Coprur.

 

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